Beverly Pepper

À plus de 90 ans, Beverly Pepper créait encore et toujours. Une évidence, voire une obstination, qui lui valu d’être régulièrement comparée à Louise Bourgeois et Louise Nevelson. Si elle admirait ses deux acolytes, elle ne se considérait pas comme une sculpteur. Elle se plaisait à ne pas avoir de statut, si ce n’est celui de «travailler le métal comme s’il était du papier». C’est que la grande dame, installée depuis plus de 50 ans en Ombrie, a fréquenté avec acharnement les fonderies de toute l’Italie pour pouvoir enfin déclarer que le matériau lui a confié tous ses secrets.

Le parcours de Beverly Pepper est jalonné de coups du destin et d’une bonne dose d’audace. En 1949, par exemple, elle quitte Brooklyn et la vie qu’elle y mène pour tout recommencer à Paris et étudie à l’Académie de la Grande Chaumière. Elle qui se voyait plutôt comme peintre, décide de se mettre à la sculpture du bois en 1960, puis saisit sa chance en 1962 quand Giovanni Carandente, curateur de l’exposition «Sculptures dans la ville», lui demande de faire l’expérience de la soudure, de façonner et sculpter le métal. Elle accepte et se met rapidement au travail pour acquérir le talent qu’on lui connaît aujourd’hui, mais qu’elle n’avait alors jamais pratiqué! Elle fut la seule femme à exposer parmi de grands noms tels que Henry Moore, Alexander Calder ou David Smith.

En février 2020, nous avons perdu l’une de nos meilleurs sculpteurs et surtout une grande amie. Nous remercions Beverly pour tout le soutien qu’elle a apporté à notre parc de sculptures. Ses œuvres pionnières et monumentales sont une source de fierté et de joie pour tous. Repose en paix.

L’Art International en parle :

New York Time article

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